En dépit de la position de Saussure, qui n'était pas convaincu de la validité des onomatopées, je trouve qu'il est facile de défendre le caractère analogique de la langue et donc dans une certaine part une absence d'arbitraire voulue.
1) Il semble y avoir un principe d'analogie sonore.
L'anglais et le japonais sont plus onomatopéiques que le français.
Sorti de Zing Bam Boum... il y a en effet de quoi rester sceptique.
Or en anglais :
• Slam the door (claquer la porte)
• Thud on the floor (faire tomber au sol un objet lourd dans un brut sourd)
• Whizz out (sortir en trombe, dans un léger bruit d'air)
• Whoosh out (sortir en trombe, dans un fort bruit d'air)
• Zoom around (se déplacer très vite, avec agilité)
• &c. ...
Et en japonais :
• Kira-kira (brillant)
• Guta-guta (collant, poisseux)
• Doki-doki (avoir le cœur qui bât la chamade)
• Yobo-yobo (avoir les jambes qui flagellent)
• &c. j'en suis encore au réveillon avec le japonais...
Il est très facile de se convaincre du contraire.
Les onomatopées sont de bons exemples de la signifiance persistante de phonèmes.
En *phonétique historique* (et pas en "phonologie" historique) il y a aussi des choses troublantes, même en français.
Pourquoi la séquence P_T ou P_S semble tant liée à la nourriture :
pâte, patté, potager, popote, pinte, pitance, plat, épice... + (it.) pizza, (en) pie, (ru) pit (boire), (lat) PISTOR (boulanger)...
Ou la séquence F_R pour le feu :
forêt (*forestis n'existe pas en Lat. on avait SILVA), four, forge, enfer... + (gr) PHORA, (de) feuer, (en) fire...
2) Il semble y avoir aussi un principe d'analogie visuel.
Ainsi, sur le même registre, je ne suis pas convaincu qu'il faille écarter la dimension métaphorique des constructions verbales, telles que :
• La piste se perdait dans les broussailles.
• Le chemin serpente sur les coteaux.
• L'échafaud se dressait au centre de la place.
Bien sur que la piste n'a pas de volonté et évidemment que se sont des hommes qui ont dressé l'échafaud.
Mais ce n'est ce qui est signifié. Pourquoi aller chercher des actants non exprimés ?
Le Japonais possède une dichotomie Causatif/Auto-actif, telle que l'on peut distinguer :
• le vase casse
• le vase se casse
Celui qui parle pose les choses de telle sorte qu'il donne à comprendre et donne à voir que le chemin revêt les caractéristique d'un serpent qui se déplace. L'image est forte et frappe l'esprit.
Je pense que le fond de l'histoire est que les langues disposent de procédés qui les rendent mémorisables.
Les cas des déclinaisons m'apparaissent comme un procédé d'économie et une façon de générer un nombre maximal d'énonçables. Le marqueur de cas constitue une constante et la racine du mot une variable. Pour mémoriser tout les mots dont il est besoin, réemployer les mêmes marqueurs et les mêmes images sonores ou recycler des verbes, semblent être des procédés pas trop compliqués et efficaces. Non ?
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dimanche 16 mai 2010
dimanche 17 mai 2009
TED teste le soustritage au choix
Ok... sur le site, pas sur les vidéos... La première est Wade Davis on endangered cultures. Très bonne intervention, en passant ! ^_^
samedi 4 octobre 2008
lundi 8 septembre 2008
De la transhumance de la négation

J'effectuais une simple manipulation suivante lorsque tout s'est mis en place devant mes yeux incrédules :
avant : elle ne contribuera même pas à...
après : elle n'aura même pas contribué à...
En rectifiant mon texte, j'ai transformé le ne et ajouté le verbe avoir... et à un moment, il m'a fallu déplacer le verbe contribuer et le passer au participe. Ce faisant, la règle de transformation m'est revenue en tête, et tandis que j'observais mon curseur déplacer contribuera, la distorsion entre ce que j'avais sous les yeux et la règle que j'avais en mémoire arracha le voile.
*^_^*
Ne même pas est un modificateur du verbe, et seulement du verbe. Or ni le participe ni l'infinitif ne sont un verbe. Pour mémoire, on dit que l'un est la "forme adjectivale" du verbe et l'autre la "forme nominale". Or c'est faux. Doublement faux ! Ce n'était pas le cas en latin. Et le fait de devoir déplacer les termes de la négation lors de l'emploi du participe prouve cette erreur également. La composante sémantique demeure la même... à peu de chose prêt. Mais une forme conjuguée, l'infinitif et le participe sont de trois natures distinctes.
Traditionnellement, on réfute le statut de nom aux infinitifs, car ceux-ci sont très peu nombreux à pouvoir s'utiliser avec l'article défini. Or, en faisant cela, on fait comme si c'était l'usage conjoint de cet article et d'un terme qui prouve que ce dernier est un nom. Mais voilà, un nom n'obtient pas son statut de nom avec l'article. Ceci est une autre erreur courante. Mon travail sur le Groupe Nominal m'a conduit à accepter l'existence de l'article dit "zéro" et à voir qu'un nom est nom en lui-même.
Air, honte, pied et chance sont bien tous des noms. Correct ?
Dans manquer d'air, avoir honte, perdre pied, ne pas avoir de chance, ce sont toujours des noms ? quand bien même, il n'y ait pas d'article.
Pomme entre « je cache une pomme » et « je ne cache pas de pomme », ne perd pas son statut de nom par la disparition de l'article. C'est un fait.
Dire que brouter n'est pas un nom parce que l'on a jamais entendu dire « le brouter », ne prouve rien du tout. Et brouter n'est pas moins nom que chance, pied, honte ou air ! Ce qui permet d'avoir un infinitif en position argumentale (sujet ou régime) sans qu'il y ait auto-référence du terme (comme les mots en italiques de cette note). Comme,
ici : les vaches n'aiment pas tant brouter qu'admirer les trains (régime)
ou ici : fumer tue (sujet)
Par conséquent, toutes ces règles de "distribution" des modificateurs verbaux autour du verbe de la phrase n'ont aucun sens.
Les modificateurs restent avec le verbe. Et lorsque le verbe n'est pas exprimé ou que l'on a l'impression que sa place est vide, il n'en demeure pas moins que les modificateurs restent attachés à cette place.
C'est précisément la raison pour laquelle ont a l'impression que pas se ballade lorsque l'on compare une forme conjuguée avec un infinitif. Ce que l'on voit est que pas passe de la position postérieure à la position antérieure. Or on regarde mal. Ainsi, si l'on prend :
avant : il ne chante pas
après : ne pas chanter
ce déplacement n'est qu'une apparence trompeuse.
Il faut apercevoir que ce n'est pas pas qui s'est déplacé... mais la place du verbe qui s'est vidée et la place du régime qui s'est remplie. Remplie avec un nom !
Il faut bien regarder cette configuration :
ne [Ø] pas + chanter
En conduisant le raisonnement plus avant, l'on découvre alors que le français peut avoir un verbe non exprimé. Avoir un prédicat vide qui porte quand même des expansions, tels que les modificateurs de la négation.
Au demeurant, ce qui est vrai pour l'infinitif l'est également pour le participe. Le fait que l'on "doive intercaler" les modificateurs entre l'auxiliaire et le participe passé lors de l'emploi d'un temps composé, révèle indubitablement qu'il n'existe pas ce que l'on appelle les temps composés. On pense voir la même chose
ici : songaient
et là : avaient songé
or seule la permanence sémantique se retrouve dans les deux. Les verbes sont cependant différents. Dans le premier cas, c'est Songent et dans l'autre, c'est Ont. Il faut en déduire également que les "auxiliaires" n'existent pas non plus en tant que catégorie autonome. Les verbes en mission d'auxiliaire ne sont pas moins "pleins" que les autres verbes.
Tout cela corrobore le fait qu'en Français, il n'existe que cinq temps.
C'est excitant de prendre conscience comme tout fait sens à la fin ! ^_^
dimanche 10 août 2008
De la Grammaire à la pratique grammaticale
En lien avec le livre précédent, je trouve le point de vue de cet ouvrage très précieux, consistant en une démarche grammaticalisante.
jeudi 7 août 2008
Systèmes complexes et Linguistique appliquée
Enfin ce livre que j'attendais. Si j'avais eu ce livre dès 2005...
Complex Systems and Applied Linguistics
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vendredi 20 juin 2008
HOMOS NARRANS
Grâce à une intervention de Thomas (?) s'adressant à Daniel GAONAC'H lors de la conférence Ranacles, je découvre le concept décoiffant d'HOMO NARRANS de Bernard VICTORRI.
Concept qu'il me faudra intégrer à mon modèle des Trames Narratives.
Et c'est qui ce Bertin du Havre ??? o_O jamais entendu parlé quand j'étais au Havre >_<
Concept qu'il me faudra intégrer à mon modèle des Trames Narratives.
Et c'est qui ce Bertin du Havre ??? o_O jamais entendu parlé quand j'étais au Havre >_<
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jeudi 12 juin 2008
Mesures de mesure
Ok, je crois que travailler les recettes de cuisine n'est pas uniquement bon pour l'infinitif !
C'est toujours les solutions les plus évidentes qui vous passent sous le nez ; je m'en rends compte encore une fois ^^;
C'est ce que j'ai découvert en mettant de côté une recette sur mon autre blog.
En plus, j'ai pondu des mesures de mesure !o_O
• une grosse cuillerée de graines de lin
Je n'aime pas être mathématique donc j'ai noté la quantité de poivron ainsi :
• une poignée de petits dés de poivrons verts
Ce qui est pour moi une bonne équivalence de :
• 125g de poivron coupé en dés
Dois-je repréciser que je n'ai pas un esprit mathématique ? ^^;
Mais ce que je vois ici, c'est qu'une mesure peut être quantitative mais qualitative aussi.
• Un tas de sucre
n'est pas équivalent à
• une pierre de sucre
ni à
• une cuillerée à café de sucre
sans parler
• des haricots de sucre !
Mais si, ces conditionnements de sucre en poudre que l'on trouve maintenant dans les restaurants et les cafés, de forme allongée... Vous ne voyez pas ? Ce n'est pas grave ^.^
Bref !
Dé est une façon de mesurer le poivron... et surtout de le rendre discrétisable. Mais une fois discret, rien n'empêche de le remassifier... comme du dense, finalement... et ce faisant, utiliser une autre mesure. Il suffit de bien conserver l'article Ø devant la première mesure.
{nb} + {mesure} de + Ø + {mesure} de + Ø + {n.}
Ce que je vois, c'est que les mesures sont d'abord qualitatives et de plus en plus quantitatives à mesure que l'on est proche du {nb}...
Finalement, je me demandais si le Dense était vraiment caractérisé par l'équipondérance de QNT et de QLT. Mais j'oubliais que le Discret peut aussi être pris dans une mesure... or pour le Discret, QNT est prépondérant sur QLT, et que ce faisant, l'importance de la QLT est majorée. Car une mesure est discrète, non dense.
C'est toujours les solutions les plus évidentes qui vous passent sous le nez ; je m'en rends compte encore une fois ^^;
C'est ce que j'ai découvert en mettant de côté une recette sur mon autre blog.
En plus, j'ai pondu des mesures de mesure !
• une grosse cuillerée de graines de lin
Je n'aime pas être mathématique donc j'ai noté la quantité de poivron ainsi :
• une poignée de petits dés de poivrons verts
Ce qui est pour moi une bonne équivalence de :
• 125g de poivron coupé en dés
Dois-je repréciser que je n'ai pas un esprit mathématique ? ^^;
Mais ce que je vois ici, c'est qu'une mesure peut être quantitative mais qualitative aussi.
• Un tas de sucre
n'est pas équivalent à
• une pierre de sucre
ni à
• une cuillerée à café de sucre
sans parler
• des haricots de sucre !
Mais si, ces conditionnements de sucre en poudre que l'on trouve maintenant dans les restaurants et les cafés, de forme allongée... Vous ne voyez pas ? Ce n'est pas grave ^.^
Bref !
Dé est une façon de mesurer le poivron... et surtout de le rendre discrétisable. Mais une fois discret, rien n'empêche de le remassifier... comme du dense, finalement... et ce faisant, utiliser une autre mesure. Il suffit de bien conserver l'article Ø devant la première mesure.
{nb} + {mesure} de + Ø + {mesure} de + Ø + {n.}
Ce que je vois, c'est que les mesures sont d'abord qualitatives et de plus en plus quantitatives à mesure que l'on est proche du {nb}...
Finalement, je me demandais si le Dense était vraiment caractérisé par l'équipondérance de QNT et de QLT. Mais j'oubliais que le Discret peut aussi être pris dans une mesure... or pour le Discret, QNT est prépondérant sur QLT, et que ce faisant, l'importance de la QLT est majorée. Car une mesure est discrète, non dense.
lundi 9 juin 2008
L'Un et le Multiple avec Oscar BRENIFIER

Je savais qu'Oscar BRENIFIER avait prévu un chapitre sur l'Un et le Multiple dans un de ses livres destinés à la réflexion philosophique auprès des enfants, notamment dans le cadre de l'introduction à la philosophie en primaire.
Je suis content de tomber aujourd'hui sur un gadget de Nathan dans le carnet de Remolio : ici.
Le livre de Nathan est justement celui d'Oscar BRENIFIER qui m'intéressait. Les pages 8 à 13 sont consacrées à l'Un et le Multiple. Le gadget ne montre que les doubles pages introductives. Ne sont pas dévoilées les pages d'exploitation philosophique et les références vers les philosophes incontournables. J'imagine qu'il doit être fait référence à une moment ou un autre à René DESCARTES et à ses « Natures
Ce type de réflexion peut servir à poser les catégories de Singulier et de Pluriel, et faire émerger la différence entre Unique et Singulier et entre Pluriel et Multiple.
Pour pousser les limites, prenons deux qui est un multiples. Deux fois un. Tous les multiples sont des multiples de un. Mais deux peut être singulier ou pluriel selon qu'il est traité comme une collection (une pair, un couple, &c.) ou un ensemble de deux éléments distincts (les yeux, les deux Corées, &c.).
Ce qui peut mener à une représentation mathématique suivante comptant les occurrences :
• (2 x 1)
• (1 x 2)
Cette façon de se figurer le multiple est importante car elle permet de mettre en place le compte en occurrences d'une prédication. Soit :
1. Le facteur a apporté deux colis, ce matin. (1 x 2)
2. Deux colis ont été livrés dans la matinée. (1 x 2) ou (2 x 1)
3. Deux colis étaient livrés ce matin. (2 x 1)
Il va sans dire qu'en français, lorsque le premier terme est autre que un (n x 1), il est généralement fait recours à des mesures de fréquence, tels que : deux fois, deux reprises, deux coups, &c... D'où l'aspect "construit" de l'exemple (3).
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samedi 7 juin 2008
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