J'ai — sans doute excessivement — besoin de visualiser des objets. Et me dire que je vais prendre possession d'outils. Je suis peu auditif et en vieillissant je deviens de plus en plus kinesthésique.
Les notions et les définitions ont toujours été depuis longtemps dans ma scolarité des quantités négligeables dans la mesure où ça ne répond pas concrètement à la question que je me pose : avec ça; que sais-je ?
En revanche, j'ai le sentiment que j'ai plus appris, si je peux répondre qqch à la question : avec ça, que puis-je faire ? Pouvoir me dire que telle ou telle notion est une notion clé pour pouvoir accomplir telle ou telle action, est primordiale.
Par exemple en Histoire-gé, je n'ai jamais compris l'intérêt du programme d'Histoire Moderne. Je me suis toujours ennuyé à étudier la Transition démographique, la Révolution industrielle de la France ou les deux Guerres Mondiales.
Savoir pour savoir m'a toujours paru une imposture éducative et une perte de mon temps.
En revanche, il en a toujours été différemment avec l'Histoire Antique. Car dans mon esprit, cela faisait sens de savoir pour (én-)agir, comprendre pour appréhender son monde. Comment c'était avant ? Quelles sont les origines de notre civilisation ? Quels genres d'hommes nous ont précédé ? &c. Pour, dans mon esprit, faire du lien et du sens. Et à propos des deux Guerres, je ne voyais — et ne vois toujours pas — l'intérêt d'épiloguer sur ces atrocités. Ce n'est pas le seul génocide que l'humanité ait connu. Peut-être est-ce parce qu'il n'y a rien d'épique dans la chose... dans la mesure où la construction de l'Europe est présentée comme une évolution du marché du charbon, déconnectée des efforts politiques pacifistes, et que le détails des avancées, des batailles, des victoires, de telle armée ou de telle autre, qui occupe le gros du programme, ne me parlent pas quant aux motivations et aux points de vue de chacuns.
Maintenant que j'y pense rétrospectivement, j'ai toujours ressentis l'Histoire Antique comme une histoire des idées et des mœurs, tandis que l'Histoire Moderne n'a toujours été que des considérations Géo-politiques dont je n'ai su que faire. Et savoir que faire avec son apprentissage est une part importante du cheminement métacognitif.
Aujourd'hui, je n'ai plus de cours d'Histoir-Gé. Mais, j'ai des cours de didactique et de linguistique. Et bizarrement, quand je pense à mon travail métacognitif, je ne parviens à penser qu'aux applications qui me permettent d'étudier.
Je suis très reconnaissant aux développeurs de faire d'aussi bonnes applications. Je pense surtout à :
• Firefox
• Google Reader et Blogger
• OmniOutliner
• Ervenote
• NovaMind Express
• Scrivener
• Pages et Keynote dans iWork
• Typinator (qui devrait m'être inutile avec Snow Leopard, si j'ai bien compris)
• The HitList (indispensable pour vaincre ma naturelle procrastination)
Mais, je reste encore largement submergé par le tas de .pdf que j'ai dans mon mac.
Et j'ai encore un mal tenace à penser taxonomiquement. Que ce soit pour mettre des étiquettes à une note dans Evernote ou un post dans Blogger, ou rattacher les nouvelles notions que je découvre au fur et à mesure de mes lecture.
Très probablement parce que j'ai du mal à me représenter les lignes de forces et les jalons déterminants dans mon domaine d'étude et les domaines connexes. J'ai besoin pour cela de pouvoir réfléchir sur des chronologies, des tableaux comparatifs, des cartes heuristiques et des trombinoscopes. J'ai besoin de documents offrant une visualisation. Mais aussi des synthèses, histoire de voir si je pense à qqch qui ne serait pas dedans. Et voir si je pense comme les autres. Or je suis encore incapable de produire ces visualisations moi-même. Ce qui est très gênant...
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