mercredi 18 juin 2008

Autonomie vs Autonomisation

Apprenant autonomisé ou apprenant s'autonomisant ? o_O

Viser l'autonomie des apprenants, les ouvrir à la métacognition, centrer l'enseignement sur leurs besoins, les investir de leur auto-évaluation et même les laisser libres de choisir certains de leurs objectifs, est remarquable et on-ne-peut-plus humaniste. Seulement le discours volontariste des didacticiens relaient très mal le choc cognitif que cela induit. C'est ouvrir la boite de Pandore. Très vite, ses défauts et ses limites sautent aux yeux. Mais, la façon de les dompter et de se réformer reste tapis dans l'ombre la majeur partie du temps. L'université est en bout de chaine. Avec un primaire et un secondaire aussi peu puérocentrique, c'est moins des savoirs qu'il est besoin d'être enseignés à l'université que des savoir-devenirs (c'est de moi ça^^). Le principal défit, c'est s'affronter soi-même. Le reste, ce sont des compétences techniques (technology literacy) ou médiatiques (media literacy) qu'il est préférable d'apprendre sur le tas avec les vrais outils, et une culture du domaine qu'il est bien difficile d'acquérir en moins de 10 ans de pratiques, et à fortiori sans passer par l'immersion. Cela je l'ai compris en fréquentant Apprendre2.0. Vous ne pouvez pas savoir le bien fait que c'est pour un étudiant de discuter avec des profs de leurs soucis de profs. Ou même simplement en être témoin... Aussi, avant même de considérer adopter une approche puérocentrique avec ses élèves, il est nécessaire que l'étudiant fasse d'abord son propre cheminement. Avant d'apprendre à ses élèves à s'autonomiser, il doit, lui aussi, apprendre à s'autonomiser. Car l'autonomie n'est pas un préalable. On apprend pas parce que l'on a été autonome. On apprend parce que l'on s'autonomise. C'est comme se remettre à apprendre une langue pour se mettre à la place des apprenants, sauf que c'est plus profond et cela touche à l'identité et la personnalité-même de l'étudiant. C'est quand même un changement culturel de taille.

C'est pour cela que j'ai été attiré par Edgar MORIN en premier lieu. Car il prenait en compte le fait que nous vivions un changement de Civilisation. Sauf que je ne pense pas que nous vivons UN changement de civilisation. Ce changement a lieu tous les jours. De nouvelles idées naissent tous les jours. La seule chose est que la technologie, par nature, accélère les choses. Et une infobésité poussée par les nouvelles technologies est... je ne sais pas ce que c'est... Ce dont je suis sur, c'est quelque chose pour lequel on ne prépare pas encore.

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